Jour 1 : Figeac
Arrivée à Figeac et installation dans votre hébergement
Nuit en B&B
Jour 2 : de Figeac à Lacapelle-Marival (23km)
CARDAILLAC
Cette première étape est facile et douce, une promenade entre les murets de pierres sèches, les forêts du Quercy et les villages lotois. Une bonne journée de mise en jambe qui permet de découvrir notamment le joli village de Cardaillac.
Ce village a gardé toute la noblesse héritée de ses seigneurs. Les tours rondes et carrées ont été conservées, on devine l’enchevêtrement des rues qui enlacent des maisons couvertes de grès. Le Moyen-Age refait surface, affleure derrière chaque pierre.
Cardaillac est classé parmi les plus beaux villages de France. Au sommet de sa butte castrale, les trois tours qui trônent dans le ciel sont les vestiges d’une ancienne forteresse, que Richard Cœur de Lion tenta d’assiéger durant la guerre de Cent Ans. On monte dans la tour pour un panorama majestueux sur les causses du Quercy et les ruelles dorées de Cardaillac, qui abritent nombre de petites boutiques de charme, ateliers d’artistes, brocanteurs… Cardaillac est une halte parfaite pour une pause déjeuner ! On repart ensuite dans un décor de forêts typiques de cette région. Les mousses et les lichens poussent sur les troncs des chênes, les cazelles emblématiques du Quercy se cachent dans les clairières, c’est un paysage d’une grande douceur, qui nous accompagnera souvent au fil de ce chemin. Le GR6 traverse le parc naturel régional des causses du Quercy et on s’habitue vite à la sérénité de ces bois lumineux.
LACAPELLE MARIVAL
L’arrivée à Lacapelle-Marival est superbe : le château, qui appartenait jusqu’à la Révolution à une grande famille occitane, trône au centre du village et jette ses tours dans le ciel de la fin d’après-midi. Peut-être aurez-vous la chance de tomber sur un soir de fête, et de goûter à un aligot géant sur la place principale ! Sinon, les pierres ocres et dorées, les maisons à colombages, les toits de lauzes, bref, cette merveilleuse architecture lotoise séculaire et préservée sauront rassasier au moins vos yeux…
Le village de Lacapelle-Marival se situe à la croisée de trois régions naturelles : le causses, le Limargue et le Ségala. Historiquement, il était également positionné au carrefour de routes marchandes, ce qui en faisait un lieu important.
Jour 3 : de Lacapelle-Marival à Gramat (24 km)
L‘EGLISE DE RUDELLE
Quelques kilomètres après le départ, nous arrivons à l’une des plus belles curiosités de la journée : l’église fortifiée de Rudelle. Son allure est étonnante : son clocher évoque un donjon, son chemin de ronde est équipé de créneaux et mâchicoulis qui rappellent davantage un château fort en ordre de bataille qu’une chapelle à l’heure de la messe. L’église a été fortifiée durant la guerre de Cent Ans pour protéger les villageois des assauts ennemis et a conservé fière allure !
DONATIVO
Puis c’est de nouveau une étape très forestière, avec de ravissants murets de pierres sèches qui encadrent notre route, et de belles rencontres : plusieurs habitants ont choisi d’ouvrir leur porte aux marcheurs et de proposer un sirop, un jus de fruit, un café, en échange d’un don libre : c’est ce qu’on appelle sur le Chemin un « donativo ». Ils sont souvent là pour discuter : « vous venez d’où ? jusqu’où marchez-vous ? ». On croise au détour du sentier des autels improvisés, des croix, des prières, des chapelets, on discute avec les autres marcheurs, c’est l’esprit de Saint Jacques !
GRAMAT
Gramat est de nouveau un superbe village lotois. Comme souvent dans la région du Quercy, la pierre et le bois se mêlent aux vignes courant sur les façades, pour un superbe cocktail de colombages, murs aux teintes chaudes et lauzes brunes d’où coulent les raisins mûris par l’été. Cette architecture intemporelle est d’une grande beauté, et Gramat a énormément de charme. Plusieurs gîtes et chambres d’hôtes chaleureux ouvrent leurs portes aux marcheurs dans ce village où il fait bon s’attarder
Jour 4 : de Gramat à Rocamadour (13 km)
LES GORGES DE L’ALZOU
C’est une petite étape, mais qui mérite d’être savourée : autant la marche que l’arrivée à Rocamadour sont somptueuses. Au départ de Gramat, on s’enfonce dans les gorges de l’Alzou à la rencontre d’un patrimoine millénaire. Au cœur d’une forêt fantastique, où l’humidité sculpte des guirlandes de mousses et un clair-obscur druidique, nous cheminons le long d’anciens moulins qui exploitaient la force de la rivière Alzou. Aujourd’hui à l’abandon, ces moulins en ruine sont de véritables cathédrales de la forêt, se mêlant au relief de la gorge et que le chemin traverse parfois, dans un étonnant labyrinthe de ponts et d’escaliers.
ROCAMADOUR
Cette étape est superbe, mais ce n’est qu’un avant-goût de la magie : soudain apparaît au loin la cité de Rocamadour, fermement amarrée à son rocher ! L’émotion est forte, tant l’aura de ce site est puissante. L’histoire de ce village est aussi extraordinaire que son architecture. Au XIIe siècle, on découvre dans le rocher le corps parfaitement préservé de Saint Amadour. La dévotion populaire envers Amadour en fera l’un des pèlerinages les plus incontournables de la chrétienté médiévale. Le roi Saint-Louis lui-même viendra ici en pèlerin, montant à genoux le grand escalier, comme le veut la tradition. En effet, Rocamadour (le rocher d’Amadour !) est une citadelle du vertige, où l’église, la crypte, les escaliers sont enchâssés à même la falaise. « L’espérance ferme comme le roc », telle est la devise du sanctuaire, et il faut décidément avoir la foi pour bâtir un tel défi à la gravité !
Jour 5 : Journée libre à Rocamadour
Vous prenez le temps d’explorer Rocamadour, de gravir le chemin de croix menant jusqu’au sommet du causse, et de vous imprégner de tous les récits qui nimbent le sanctuaire. Cette épée fichée dans la pierre ? Ce serait Durandal, l’épée du chevalier Roland. Cette vierge noire, entourée de bougies et de bateaux dans l’atmosphère obscure de la crypte ? Elle aurait sauvé nombre de marins du naufrage, et la cloche aurait retenti à chaque miracle au fil des siècles. Les marcheurs croyants recevront à l’issue de la messe la sportelle, l’emblème des pèlerins de Rocamadour, pour s’inscrire dans une longue lignée de voyageurs visitant ce sanctuaire unique. Majesté du site et force du mythe - qu’on soit religieux ou non, il est impossible de ne pas être saisi par l’atmosphère de Rocamadour !
A la tombée de la nuit, les foules de la pleine journée s’amenuisent et le village retrouve son calme. On entend alors résonner les cloches de l’église appelant aux vêpres, et les chants des fidèles montant dans l’obscurité… Fermez les yeux, vous êtes revenu au XIIIe siècle. De Figeac à Rocamadour, on ne se contente pas de marcher sur un (superbe) chemin : on voyage dans le temps…
ET APRES, LE GR46
C’est un itinéraire de grande randonnée qui relie Tours à Toulouse. Il entre dans le Lot à Sarrazac, puis poursuit par la vallée de la Dordogne, Rocamadour et St-Cirq Lapopie situés dans le Parc Naturel Régional des Causses du Quercy; il quitte le Lot à Beauregard. Et il rejoint les gorges de l'Aveyron dans le Tarn-et-Garonne avant de rejoindre Toulouse.
Vous n’en ferez qu’une petite partie pour rejoindre Cahors
Jour 6 : de Rocamadour à Labastide Murat (27.5km)
LE PNR DES CAUSSES DU QUERCY
De Rocamadour à la vallée du Lot vous allez cheminer dans ce magnifique parc naturel qui s’étend sur 102 communes. Des causses calcaires et secs à la vallée verdoyante du Vers, une multitude de paysages s’offrent à vous. En levant les yeux, vous verrez également le circaète Jean-le-Blanc, rapace emblématique du Quercy. La nuit, grâce à la très faible pollution lumineuse, vous pourrez contempler un ciel souvent insoupçonné.
LES LACS DE SAINT-NAMPHAISE
Ce sont des marres taillées dans des plaques de calcaire non fissurées. Elles portent le nom d’un officier de Charlemagne. D’après la légende, touché par la foi, il aurait abandonné le métier des armes et aurait vécu en ermite sur les Causses où il aurait creusé ces mares. Dans ces milieux arides, elles sont indispensables au bétail et à une faune très riche.
LABASTIDE-MURAT
Joachim Murat, beau-frère de Napoléon, y est né en 1767 dans une auberge que l’on peut visiter. Murat fut nommé Roi de Naples en 1808. La Bastide a été créée en 1238 par le seigneur Fortanier et elle prit le nom de Labastide-Fortanière. C’est en 1852 qu’elle prit son nom actuel.
Jour 7 : de Labastide Murat à Vers (24km)
Petit-à-petit vous allez quitter les causses pour descendre dans la jolie vallée verdoyante du Vers. Prenant sa source à Labastide-Murat, il rejoint le Lot à Vers après 23 km jalonnés de moulins que vous pourrez admirer. Au début de l’étape, vous passez devant le château de Labastide-Murat. Il fut édifié entre 1807 et 1815 par le Roi de Naples. De style néo-classique, on dit que son architecte parisien, Leconte, s’est inspiré du Palais de l’Élysée. Privé, il ne se visite pas.
L’OPPIDUM DE MURCENS
À 1,5 km hors chemin, l’oppidum a été révélé par J.-A. Delpon, député du Lot. Le site est étudié par Eugène Castagné. Il estime que son édification se situe entre 121 et 110 av. J.-C. Le rempart est évalué à 10 m de haut et 7 à 10 m de large pour 2 km de long. Il est précédé d’un fossé de 2 m de large et profond de 1,5 m. On y a découvert des ateliers métallurgiques et un grand nombre de meules à grain. Il aurait été abandonné en 52 av. J.-C., ses habitants rejoignant Divona Cadurcorum (Cahors). Au pied de l’oppidum, le Vers était capté et, grâce à un aqueduc de 33 km, alimentait Divona de 15 000 à 20 000 m3 par jour.
LE CIRCAÈTE JEAN-LE-BLANC
Un habitué de cette jolie vallée du Vers. Ce grand rapace, jusqu’à 185 cm d’envergure, est un spécialiste du vol stationnaire pour mieux repérer ses proies. Il ne se nourrit pratiquement que de serpents. Il niche au sommet des arbres et on le reconnaît par son apparence très claire, presque blanche.
VERS
Le village grandit au Moyen Âge autour d’un castrum dépendant des comtes de Toulouse. Au confluent du Vers et du Lot, il occupait une position stratégique dans la vallée. Il fut désarmé à la fin du xive siècle. La création de la ligne de chemin de fer en 1886, avec l’édification de son talus et d’un pont, a séparé le village du Lot. C’est actuellement une étape importante de la batellerie. Grâce au ruisseau et à ses cascades, vous y ferez une halte rafraîchissante.
Jour 08 : de Vers à Cahors (18,5km)
Après une petite incursion sur les causses de Cahors, la plupart du chemin longe le Lot. Beaucoup d’entre vous découvriront la batellerie sur cette rivière, peut-être l’occasion de faire du bateau-stop jusqu’à Cahors. À l’arrivée dans la cité des Cadurques vous ferez la jonction avec le GR65, Chemin du Puy.
LE LOT NAVIGABLE
Autrefois navigable d’Entraigues à Aiguillon, le Lot fut déclassé des rivières navigables en 1926. À partir de 1945, l’édification de microcentrales électriques empêcha complètement la navigation. C’est à partir de 1990, avec la création d’écluses, qu’une partie de la rivière (110 km actuellement) est redevenue navigable. Au long de cette étape vous allez longer ou voir quatre écluses
CAHORS DU TEMPS DES GALLO-ROMAINS
Après Uxellodunum, la capitale des Cadurques romanisée fut Divona Cadurcorum, la source sacrée des Cadurques. Elle est devenue Cadurca puis Cahors. On a situé cette divona à la fontaine des Chartreux, résurgence des eaux du Causse de Limogne, non loin du pont Valentré. À partir du Ier siècle, Cahors est une cité opulente avec un pont sur le Lot, un théâtre pouvant accueillir 6500 personnes, des thermes et de luxueuses villas. Cahors exportait ses étoffes de lin et son vin qui existait dès 50 av. J.-C.
Jean XXII
Né à Cahors en 1244, Jean Duèze est élu pape en 1316. Il meurt en 1334 à Avignon. Pendant tout son pontificat, il œuvre pour développer sa ville natale. En 1331, il crée l’Université de Cahors (une des premières de France) avec ses facultés de théologie, médecine, droit et arts et belles-lettres. Ses étudiants avaient les mêmes privilèges que ceux de Paris ou Toulouse. Elle fusionne en 1751 avec celle de Toulouse.
Jour 09 : Fin du séjour à Cahors
Fin du séjour après le petit déjeuner et navette de retour