Le territoire :
L'Aubrac est un haut plateau volcanique et granitique situé au centre du Massif central, aux confins de deux régions (Auvergne / Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées). Il est bordé au nord-ouest par les Monts du Cantal, à l'est par la Margeride et au sud par les plateaux calcaires des Grands Causses. Sa superficie est d'environ 3000 km2
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Les zones naturelles :
Le terme « Aubrac » signifie lieu élevé (Alto) et humide, boueux (Braco). Il doit en fait son nom à l’ancienne dômerie d’Aubrac « installée » à 1350 m d’altitude par un comte d’origine flamande qui a fondé l’Abbaye d’Aubrac en 1120, au voisinage du point le plus haut du plateau, pour protéger les pèlerins qui descendaient la via Podiensis (chemin de St Jacques) en direction de l’Espagne.
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La Géologie :
Culminant à 1469 mètres, au signal de Mailhebiau, le massif de l’Aubrac conserve de nombreux témoins d’une activité volcanique passée : présence de coulées de basalte fluide et de matériaux projetés, cônes de scories, orgues ou prismes basaltiques, lacs de lave dégagés par inversion de relief...
L'altitude de l'Aubrac s'échelonne de 200 mètres en fond de vallée à 1 469 mètres au Signal de Mailhebiau, le point culminant.
Une ligne de faîte se dessine sur l'Aubrac selon un axe nord-ouest/sud-est dont les principaux sommets sont :
- Le Puy de la Tuile à 1 286 m
- Le Roc de Cayla à 1 298 m
- Le Puy de Gudette à 1 427 m
- Les Truques d'Aubrac à 1 439 m
- Le Puech d'Alte-Teste à 1 448 m
- Le Signal de Mailhebiau à 1 469 m
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DIVERSITE :
Plus de 1000 espèces ont été inventoriées sur l’Aubrac.
Les milieux prairiaux
Les pâturages d'estives ou "montagnes" ont été formés par déforestation et maintenus ouverts par les animaux menés en estive depuis le moyen-âge. D’abord les moutons puis les bovins ont empêché la forêt de se réinstaller. L’élevage a ainsi façonné ce paysage si emblématique du haut Aubrac et favorisé la richesse et la diversité floristique grâce à un espace maintenu ouvert où la pression de pâturage est restée modérée.
Les prairies naturelles de fauche, généralement situées dans les bas-fonds aux sols humifères, fournissent du foin pour le nourrissage hivernal des animaux. Au printemps, y fleurissent Jonquilles et Narcisses, la Fritillaire pintade, la Tulipe sauvage, l’Aconit napel parfois tue-loup et la Benoite des ruisseaux.
Les landes pâturées
Les landes également pâturées sont surtout présentes sur terrains granitiques. Elles abritent Genêts, Callunes, Brunelles à grandes fleurs ou encore Lycopodes en massue (sous protection européenne).
Les fôrets
Les forêts couvrent 30 % du territoire de l'Aubrac. Sur la partie orientale, la plus boisée du massif de l'Aubrac, le Pin sylvestre et l'Epicéa commun dominent, la première essence s'étant souvent installée naturellement. Les hêtraies-sapinières sont plutôt présentes sur la partie sommitale du plateau. Elles abritent le Lis martagon, la Prénanthe pourpre, le Doronic d'Autriche, la Centaurée des montagnes, le Bois joli, la Maïanthème à deux feuilles et les stations les plus développées de Calament à grandes fleurs (le fameux « thé d’Aubrac ») qui fait actuellement l'objet de productions expérimentales.
Les penchants du plateau, autour des gorges de la Truyère et du Lot, sont principalement couverts de chênaies (Chênes pubescents ou pédonculés). En bord de ruisseaux, les linéaires boisés sont souvent absents sur le haut plateau balayé par les vents. La ripisylve majoritairement composée d'Aulnes glutineux se constitue progressivement avec la perte d'altitude.
Les zones tourbeuses du plateau
Leurs intérêts écologiques (support d’habitat et d’espèces remarquables) et patrimoniaux (milieux naturels relictuels et fragiles) sont majeurs. On y recense des espèces végétales rares comme la Laîche des tourbières et la Laîche à long rhizome, l’Andromède, la Scheuchzéride des marais, la Pédiculaire des marais et quelques rares populations de Ligulaire de Sibérie.
Sur les hauts plateaux ouverts
La conduite d’un élevage extensif a permis de conserver une réelle biodiversité. Nombre d’oiseaux sont attirés par les prairies, landes et bocages des hauts plateaux, faciles à explorer et lieux de nidification.
Parmi eux, on peut notamment citer la présence de passereaux (Fauvette, Tarier des prés, Traquet motteux, Alouette lulu, Pipit farlouse et spioncelle), de rapaces protégés ou à haute valeur patrimoniale (Milan noir ou royal, Circaète Jean le blanc, Faucon crécerelle, Aigle botté, Autour des palombes, Faucon pèlerin, Busard cendré et saint Martin) et d’autres oiseaux à fort enjeu écologique (Engoulevent d’Europe par exemple). En période migratoire, il n’est pas rare d’observer également Cigognes noire et blanche ou encore Bécassine des marais…
Les prairies pâturées et les chaos granitiques ou basaltiques sont également le terrain de jeu privilégié de l'Hermine.
En milieux forestiers
La forêt abrite une forte population de cerfs élaphes qui ont été réintroduits dans les années 60.
D’autres mammifères protégés comme la Genette, la Grande noctule ou plus courants comme la Martre, le Putois, le Blaireau, la Belette ou le Renard fréquentent les massifs boisés de l’Aubrac et y « côtoient » des espèces patrimoniales telles que la Bondrée apivore, la Chouette de Tengmalm, le Hibou moyen duc mais aussi des insectes comme la Rosalie des Alpes.
Dans les gorges, les zones humides et les cours d’eau
Les gorges de la Truyère sont considérées comme le second site aveyronnais pour l’observation des oiseaux en raison de l’importante voie de migration, de la densité et de la diversité des rapaces nicheurs.
Les zones humides de l'Aubac abritent de nombreux insectes, batraciens, tritons et reptiles dont le Lézard vivipare ou l’Azuré des mouillères (papillon protégé). Plusieurs espèces de libellules représentatives des espèces montagnardes ont également été identifiées sur les anciens lacs glaciaires.
A noter par ailleurs la présence de la Vipère péliade (espèce protégée par la convention de Berne) en limite sud de son aire de répartition. Elle souffre de la régression des tourbières.
Le Cincle plongeur, le Martin-pêcheur ou le Courlis cendré fréquentent également
les abords des milieux aquatiques alors que bon nombre de chiroptères (chauves souris) ou de rapaces nocturnes colonisent les milieux forestiers, les zones bocagères ou rocheuses entourant les Boraldes, les gorges de la Truyère ou du Lot :
Hibou grand-duc, Murin à moustaches, Oreillard roux ou encore Murin de Natterer.
Au niveau de la faune piscicole, les ruisseaux et les rivières de l’Aubrac « hébergent » la Truite fario, reine des eaux froides, courantes et oxygénées et ses « compères », l’Ecrevisse à pieds blancs et le Chabot qui fréquentent les mêmes habitats. La Moule perlière, également protégée, a été inventoriée sur plusieurs cours d’eau de Lozère. Elle est fortement menacée.
Quant à la Loutre, elle est revenue « hanter les cours d’eau » de l’ensemble du massif..
L'élevage :
L’Aubrac est caractérisé par la prégnance du monde agricole sur l’économie et la vie locale. La production agricole est omniprésente et s'est structurée autour de filières solides en harmonie avec les potentialités du territoire. Les traditions d'hier se prolongent désormais dans une économie dynamique.
L'eau :
Le plateau de l'Aubrac est ceinturé par les vallées du Lot au sud, de la Truyère au nord et à l'ouest et de la Colagne à l'est. Cette frontière naturelle se dessine également sur la partie est où les vallées de la Truyère et de la Colagne, « reliées » par un canal, « séparent » le massif de l'Aubrac de la Margeride.